samedi 13 juin 2015

Cycliste du dimanche : Pierre

Je connais Pierre depuis peu. C'est un cycliste qui pratique avec un égal bonheur le vélo et la course à pied. Longiligne, il excelle dans les ascensions, c'est dans ses moments là que je le voit partir sans forcer et que je reste collé à la route. 
Il aimerait faire du triathlon, ne lui reste plus qu'à apprendre à nager ! 

Je m’appelle Pierre W, j’ai 43 ans et j’habite à Bazoncourt, paisible village de Moselle, mon métier consiste à commercialiser des pièces en acier, principalement en France, mais de plus en plus à l’étranger.

Matériel utilisé, marque du ou des vélos, roues, composants, équipement électronique : gps…
J’aime le "matos"… au fur et à mesure, la "collection" s’est agrandie, tant et si bien que j’ai aujourd’hui quatre vélos de route : un Scott Addict SL, très léger, idéal pour la montagne. Un Cervélo Soloist SL, vélo typé Aéro, ultra rigide et rapide. Un Cervélo R3 et un Pinarello Dogma
Ma préférence va clairement aux deux premiers, qui couvrent bien la plage de mes activités. Je me suis également équipé de roues adaptées à chaque pratique : « alu » pour la montagne, jantes hautes pour rouler, et jantes moyennes pour la polyvalence. 
Chaque type de roue modifie fortement le caractère du vélo…
Pour le suivi de mes activités et la découverte de nouveaux parcours, je suis équipé d’un Garmin Edge 810, qui prend un malin plaisir à me planter assez fréquemment… la technologie n’est pas encore au top !
Pierre sur La Route Verte 2015, photo Jean Marie Toussaint
 Combien de kilomètres par an roules-tu ? 
Ca varie, j’avais rarement dépassé les 11 000 kilomètres, j’en ai fait 13 000 en 2014. Je pense en refaire environ 13 /14 000 cette année. A cela s’ajoute environ 2000 kilomètres de course à pied… ça commence à prendre du temps. J’espère pouvoir maintenir ce rythme dans les prochaines années.

Utilise-tu des sites web communautaires dédiés aux cyclistes pour mettre en ligne tes parcours : Garmin Express, Strava, Endomondo…
Depuis l’acquisition de mon premier Garmin, j’utilise leur plateforme pour collecter et analyser mes données d’entrainement et de course. Mais Strava est beaucoup plus puissant, pour le partage d’informations communautaires et surtout générer de la motivation entre copains…la si chère émulation ! Je suis sur Strava depuis presque 2 ans. Les gars améliorent en permanence leur outil, bravo à eux.

Souvenirs d'enfances lié au sport ou au vélo ?
Le sport a toujours eu une place très importante dans ma vie. Tout a commencé avec un petit vélo blanc Peugeot, pour le Noël de mes 4 ans. A l’époque, tout en acier, avec porte bagage intégré, il devait peser dans les 12 kg ! Magellan a découvert le monde avec ses navires, moi j’ai découvert mon monde avec mon vélo. Une sensation de liberté inouïe et qui aujourd’hui sur mon vélo, perdure. 
Quant aux souvenirs, ils sont si nombreux, en voici quelques uns : le jour où on m’a enlevé les "stabilisateurs" sur le vélo blanc… plus tard, pour mes 8 ans, ma tante m’a offert un magnifique vélo de course, toujours Peugeot, bleu avec Ô suprême révolution technique, un compteur de vitesse ! 
Celui-ci m’a valu ma première vraie gamelle : mieux vaut regarder devant que le compteur ! Puis ce fut l’époque du BMX vers 12 ans, un beau tout blanc. Avec les copains, on se croyait sur des motos de cross ! Je me souviens d’un après-midi où on est parti à l’aventure sur une route en construction… on n’a pas vu le temps passer, on s’est bien éloigné, on est arrivé dans un bois, superbe terrain de jeu, jamais regardé la montre, quand on est rentré il était bien tard…première grosse peur des parents…et premières leçons.

As tu pratiqué un autre sport avant le vélo ? et pratiques-tu un sport en même temps que le vélo ?
De nombreux sports : l’athlétisme, le judo, le foot, le basket, le volley, le roller, le trekking, l’escalade… selon l’endroit, le temps, l’envie, la mode. Aujourd’hui, je me concentre sur le vélo et la course à pieds, en me fixant régulièrement des objectifs, pour conserver un bon niveau. Je pense reprendre l’escalade, qui reste une passion comme le vélo.

A quel rythme pratiques-tu le vélo ? 
Très variable selon les déplacements. En général, de mars à avril jusqu'à à fin septembre, j’essaie de faire six séances par semaine, trois en vélo et trois en course à pieds. Si j’ai un objectif important de course à pied, je passe en 4/2 et inversement. Quand j’en ai le temps (et la forme), il m’arrive de faire du bi-quotidien : course à pieds le matin, sortie vélo le soir.

Fais-tu de la compétition et si oui, fais-tu partie d'un club ? 
J’ai repris la compétition cette année en prenant une licence au Vélo Sport de Montigny-lés-Metz. En 2007, en arrivant en Moselle, j’avais pris une licence au club de Coincy. Cela a duré 2 ans, puis pour des raisons professionnelles, j’ai du limiter le temps consacré au sport.
Les courses FFC (Fédération Française de Cyclisme) sont un moyen de se retrouver entre copains, dans une ambiance sympa…et pourquoi pas, de remporter une victoire !. Ma première participation remonte au 22 mars, le Grand Prix Saint Michel à Commercy. Comme en témoigne la photo ci-dessous, notre petite équipe VS2M avait belle allure ! Et en plus, couronnée par la victoire de notre ami Olivier Corps.
Grand Prix de Saint Michel 2015 à Commercy
A Mance, Pierre et Jean-Denis
Pour la deuxième, je me suis retrouvé sur le Grand Prix de Chauvoncourt (meuse). Dommage, le sprint n’est pas mon point fort (je le travaille)…à part cela, une très belle course.

Enfin, pour la troisième course de la saison, la récompense est arrivée à Mance : un circuit taillé sur mesure avec une belle bosse à gravir 17 fois ! le top !
Le départ fut mitigé, j’avais déjeuné trop tard, et compte tenu de l’effort à fournir dans le casse-patte, mon estomac était mis à mal… mais au fur et à mesure que les tours passaient, ça allait de mieux en mieux. Trop bien même, à un moment mon copain Laurent de Briey, me conseille de lever le pied. Il avait raison, des tours il en restait. 
Par la suite, j’ai géré en prenant le vent régulièrement (pour moi rester planqué et sortir au dernier moment, c’est inimaginable). A trois tours de la fin, j’évite de justesse la gamelle : le gars devant moi tombe sans raison apparente ! Réflexe de freinage et d’évitement, ouf c’est passé… mais au même moment, ça part devant avec Jean-Denis Bécart dans l’échappée. Pour les trois derniers tours, on reste très proches, je m’arrange pour garder un peu d’écart, sachant que Jean-Denis et moi n’étions pas dans la même catégorie. 

Arrive la dernière bosse, je donne tout sur les deux-cent derniers mètres au coude à coude avec mon ami Laurent, celui-là même qui m’avait donné le conseil de m’épargner… pour l’emporter d’une roue et gagner dans la catégorie D3 sous les yeux de Fanny (ma compagne), qui pour la première fois, assistait à la course ! Trop heureux de pouvoir lui offrir le bouquet !

Un moment fort vécu lors d'une randonnées, une course, un raid...
Chaque année depuis 2007, je pars quinze jours à la montagne avec mon vélo. En 2008, après avoir beaucoup entendu parler de la Marmotte (cyclosportive se déroulant dans les Alpes), je décidais de me concocter un parcours similaire en solo. Le 16 août 2008, je m’élance sur le parcours : col du Glandon, la Croix de Fer, le Mollard, le Télégraphe, le Galibier…tout bien géré, sauf la température en haut du Galibier : proche de zéro degré en plein mois d’août. 
Pendant toute la descente, j’étais glacé, pas un coupe vent pour me protéger, rien…arrivé à la Grave, obligé de m’arrêter, mes dents claquaient et je ne maîtrisais plus rien, là-dessus l’hypoglycémie menaçait. J’ai fait une pause coca + gâteau à la pâtisserie du village, j’ai repris des forces et je suis reparti de plus belle pour boucler le parcours de 190 kilomètres.

Tes points faibles, ce que tu voudrais améliorer ?
La natation, car je voudrais faire du triathlon…

Tes points forts ?
Deux : la volonté et la résistance à la douleur

Une course, un défi, un parcours mythique que tu aimerais réaliser ?
Un Iron Man, un rêve…surtout sous les dix heures. Je ne désespère pas ! Et plus proche de la réalité, le Tour du Mont Blanc cet été…si j’arrive à trouver une solution d’organisation.

Une course, un défi, un parcours mythique que tu as  déjà réalisé ...
En solo, l’étape du tour dans le Massif des Bauges, terminant par l’ascension du Semnoz…les paysages sont époustouflants de beauté et le Semnoz, sans en avoir l’air, est bien abrupt.

En prenant de l'âge en quoi cela t'apporte-t-il de l'expérience dans ta pratique du vélo ?
Il faut différencier les courses des sorties longue distance : dans les courses, l’expérience permet de mieux comprendre les aspects stratégique et tactique… savoir où se placer, comment conserver son rang dans le peloton, repérer les bonnes roues…dans les randonnées, cyclosportives, la longue distance en général, la gestion de l’effort dans la durée, et en particulier la diététique sont des éléments déterminants.

Comment aménages-tu tes temps d'entrainements avec ta vie professionnelle, familiale ?
La planification, c’est la clef de voûte du système. Mes agendas personnels et professionnels sont très liés. Globalement, je dors peu (de quatre à six heures par nuit). Mon bureau étant basé à la maison, je ne perds pas de temps dans ces trajets. 
Ces deux points me permettent de gagner du temps. Pour le reste, je suis très flexible, chaque semaine, je me fais une planification des séances combinée à mes impératifs pros. J’essaie de m’y tenir. Lors de mes déplacements, j’ai toujours une paire de chaussure de running dans les bagages. 
En été, lorsque les journées sont plus longues, il m’arrive également de prendre le vélo. Toute occasion est bonne à prendre, quand on a un planning chargé.

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