dimanche 19 juillet 2015

L'air des vosges est pur, mais les mouches volent toujours au sommet des cols...

C'est un événement organisé par le club VS2M, un stage dans les Vosges, seul massif montagneux praticable à vélo à moins de deux heures de voiture de Metz. Un petit groupe s'est donné rendez-vous vendredi 17 juillet, en fin d'après midi pour se rendre au Ventron (prononcer "vén-tron), sympathique village spécialisé dans le granit. (La forme alémanique tardive Winterau s'interprète a priori comme un composé reposant sur les éléments Winter-signifiant « hiver » et -au « prairie, pré », d'où le sens global de « prairie, pré d'hiver ». La forme moderne Ventron résulte d'un phénomène de francisation) In Wikipedia.
Le groupe : Jean Denis, Maël, Michael, Jérôme, Loïc, Arnaud, Quentin, Sylvain, Florent. Maël roulera samedi tandis que dimanche il ira faire un trail de 45 kms dans la montagne !
C'est à l'auberge de jeunesse "Les Roches" plus précisément, que se retrouvent ce joyeux comité de cyclistes, qui iront samedi et dimanche monter les cols vosgiens des environs. 
Je ne pourrai les rejoindre que dimanche, car samedi, moi, je dois monter des meubles en kit à la maison. 
La météo est hésitante entre averses orageuses et soleil, et nos valeureux cyclistes prirent une sévère douche lors de leur sortie samedi... 120 kms avec 2600 de dénivelé.
J'imagine aussi, que vu leur niveau supérieur au mien, il seront plus facile à suivre dans les cols après leur première sortie ! Rien n'est moins sûr...
Je pars donc dimanche en ayant scruté les prévisions météo les plus fines, fait des recoupements avec les différents sites et pas très rassuré, je décide de prendre la route après un réveil à cinq heure du matin. Je sais juste que la température sera d'environ 20 / 25 degrés et que des averses orageuses vont tomber au hasard des reliefs. 
Après deux heures de routes,  je parviens à l'auberge, située dans un petit vallon au dessus du Ventron. 
Je rentre dans une ancienne ferme, silencieuse à 7h45 du matin, la porte étant restée ouverte, et m'avance en direction des éclats de voix. Dans la cuisine, sont nos amis attablés autour du petit-déjeuner. Après quelques blagues au sujet de la météo, le ciel se charge subitement et la pluie se met à tomber. Je suis immédiatement rendu coupable d'avoir apporté ce mauvais temps. Ensuite une prometteuse éclaircie fini de rendre espoir à tous en imaginant un départ pour notre randonnée au sec, contrairement à la veille. 
Nous avons une pensée pour nos valeureux représentant du club sur le Tour du Mont Blanc, qui s'est déroulé la veille, et ce matin, l'étape du Tour, qui part à Saint Jean de Maurienne.

On se prépare au départ. Au programme, une sortie de 110 kms avec 2500 mètres de dénivelés, avec six cols dont le col des Chevrères, la Planche des Belles Filles et le Ballon de Servance. 
Nous démarrons d'une façon inhabituelle, nous cyclistes de la plaine, par une descente, qui s'enchaîne aussitôt par l'ascension du Col du Page, 1,6 kms à 8%, qui à tôt fait de nous réveiller. Ensuite après Le Thillot, le col des Croix, qui est assez roulant. On aperçoit un peloton de cyclistes qui resteront à bonne distance de nous, ce qui indique qu'on monte à bon train. 
Début du Col des Chevrères avec Quentin, Florent et Sylvain
Nous nous dirigeons vers le col des Chevrères depuis Servance qui représente une sacrée difficulté, 9,3 kms à 5%  mais avec dans son final des passages à 15%. C'est une montée irrégulière, par paliers, ponctuées de raidars terribles qui achèvent bien nos jambes. Je l'avais monté en 2014 lors de la cyclo les 3 ballons senior et j'en avais gardé un souvenir particulier, car j'en avais plutôt bien négocié l'ascension.
Mais aujourd'hui c'est plus compliqué. Et je crois savoir pourquoi. L'année dernière, en plus de ma préparation axée sur cette cyclo, j'avais une cassette 12-27, avec un 50-34. Et là, par flemmardise, j'ai gardé ma cassette 12-25, et n'ai pas pris la peine de monter ma 11-28 ... tant pis pour moi. 
Au sommet nous rencontrons un cyclo venu d'Amiens, à l'accent Ch'ti, qui me demande de le prendre en photo devant le panneau annonçant le col.
Je suis étonné par la forme de Jean Denis qui revient après deux mois d'abstinence suite à sa fracture de clavicule. Un autre étonnement concerne Quentin, une jeune cycliste de 16 ans qui à commencé il y a à peine un mois le vélo. Certe, il a du mal dans les montées mais il parvient à rester à son rythme sans s'énerver et sans désespérer non plus. C'est un jeune homme qui a un beau potentiel.

La planche des Belles Filles (5,8 kms à 9%) se termine en impasse, nous y feront qu'un aller-retour (Son nom est issu d'une légende sur un épisode de la Guerre de Trente Ans durant lequel les jeunes filles du village voisin se sont suicidées pour échapper aux mercenaires suédois, in Wipikedia) C'est un sacré morceau qui fût le théâtre d'une arrivée du Tour de France en 2012 avec une victoire de Froome (regarder à partir de 18' l'extrait. La montée est dure, je suis largué et reste seul un moment avec en point de mire Sylvain. Puis, je rejoint et dépasse deux cyclos flamands. Dans l'ultime raidar qui conclue la montée, 300 mètres à 13%, je me fais dépasser par l'un des cyclos vu précédemment qui avait l'air d'avoir envie de prendre une revanche. Au sommet, des taons nous assaillent, on décide de redescendre sans attendre Quentin, pour lui épargner les terribles pourcentages de la fin de la montée. 

Le Ballon de Servance, 7,2 kms à 7%, encore une montée irrégulière, par paliers, qui m'achève, je finis à l'énergie en épuisant tout mes liquides et mes solides prévus pour mon ravitaillement, j'arrive péniblement au sommet. Là, je m'aperçois que depuis le début de cette journée, arrivé à une certaine altitude, des nuées de mouches nous entourent. Je me souviens du même phénomène que j'avais constaté lors d'une randonnée à VTT à Vagney. Les mouches attaquent lorsque le cycliste arrive au sommet des cols. Certains disent que c'est parce que la vitesse de déplacement est inférieure à 12 km/h, ce qui est vrai la plupart du temps. Mais je crois aussi que les vaches paissent dans les prés qui nous entourent ! 
Au sommet, les copains comme à chaque fois attendent les retardataires. Il fait un peu frais, j'enfile mon Kway, et assoiffé et affamé, demande un bidon et une pâte de fruits. Jean Denis arrive un peu plus tard en compagnie de Quentin qui tient toujours le coup. Heureusement, cette ascension est la dernière de la journée.

La descente du ballon est casse-gueule. Le revêtement de la route est bossellé par endroits, gravillonnée aussi. Nous faisons une descente prudente, loin de celle que j'avais faite l'année dernière lors des 3 ballons. Dans la vallée on repasse par Le Thillot, en quête d'une fontaine car certains n'ont plus d'eau. Finalement, je m'arrête dans un bar-restaurant et le patron me remplit gentillement d'une eau claire et fraiche 3 bidons.
On finit notre parcours par un tout petit col, le col du Menil, et une suite de faux plats et de courtes montées qui nous mènent à l'auberge de Jeunesse. Nous sommes tous bien fatigués, mon pneu avant aussi, heureusement qu'il à eu la décence de crever une fois arrivé. Un vent de dos nous a soutenu pour cette dernière partie. Au total, 110 kms avec 2500 de D+.
Atelier réparation

Après un bon petit repas





























P.S. : Après vérification, je n'ai pas eu de crevaison, c'est une ancienne rustine qui commençait à lâcher ! Tant mieux, le pneu malgré ses entailles à encore un peu de vie devant lui...



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